Gaston Laroche
On les nommait des étrangers…
(Les immigrés dans la Résistance)
Paris: Éditeurs français réunis, 1965. — 477 p. Русский
© 2017 Т&В Медиа (оформление)
[…]
LES ORGANISATIONS CLANDESTINES
[...]
Les premières organisations clandestines des prisonniers de guerre soviétiques furent créées au début d’octobre 1942 dans le camp de Beaumont-en-Artois (Pas-de-Calais). On les intitula « Groupe de Patriotes Soviétiques ».
Les initiateurs de ces groupes furent : Marc SLOBODINSKI, Alexandre TCHERKASSOV, Alexis KRYLOV, Boris CHAPINE et Vassili ADONIEV.
Plus tard s'y joignit le héros Vassili PORIK, ancien lientenant de l'Armée rouge.
L'activité pratique de ces « Groupes de Patriotes Soviétiques » consistait à organiser des actes de sabotages et de diversion dans les mines, en particulier celles des compagnies « Dourges », « La Parisienne » et « Escarpelle » et à mener le travail de propagande et d'agitation parmi les prisonniers des camps de concentration en diffusant les communiqués du bureau d'information soviétique et autres informations venant de l'Union soviétique.
[...]
A Paris, en décembre 1943, se constitue un Comité Central des Prisonniers de Guerre soviétiques (C.C.P.G.S.) dans lequel entrent comme membres dirigeants : Mark SLOBODINSKI, Vassili TASKINE et Nikolaï SKRIPAI. Leur sont adjoints par la suite : Vassili PORIK et Nik SMARTCHEVSKY. Des instructeurs sont mis à leur disposition, recrutés parmi les communistes anciens combattants des Brigades Internationales, connaissant le français : A. N. KOTCHE[T]KOV, K. SIKOTCHINSKY, Yvan TROJAN, Pierre LISSITZINE. Le responsable des cadres est Georges CHIBANOV.
[…]
LA LUTTE ARMEE DES PARTISANS SOVIÉTIQUES
DANS LE PAS-DE-CALAIS
Le lieutenant Vassili PORIK est responsable militaire pour les partisans des localités de Beaumont, Hénin-Liétard et Arras. Son détachement comprend un effectif de douze hommes. Son agent de liaison est Galina T[OM]TCHENKO. Ce détachement commence ses actions en juillet 1943. Le bilan des combats livrés est le suivant : 300 soldats et officiers allemands tués, 11 convois militaires transportant des hommes et du matériel déraillés, 2 ponts sautés, 14 véhicules détruits. Un grand butin d’armes et de munitions est pris.
Vassili PORIK, se trouvant encerclé dans une maison par un détachement de la gestapo, mène une lutte inégale pendant trois heures. Il ne possède qu’un fusil automatique et une quantité de balles très limitée. Bientôt, le fusil automatique manque de cartouches. Perdant son sang par les deux blessures reçues, Vassili continue à se défendre à l’aide de bouteilles qu’il trouve dans cette maison. La fin du combat approche. Devant l’immeuble gisent onze cadavres de fascistes, mais il en reste beaucoup plus de vivants... Ayant reçu encore deux blessures, Vassili ne peut plus se défendre et il est pris et conduit à la prison d’Arras. Les bourreaux hitlériens le torturent cruellement pendant dix-huit jours, malgré ses quatre blessures. Ses jours sont comptés... On doit l’exécuter. Vassili fait une dernière tentative pour échapper à la mort qui l’attend. Il fait venir le gardien dans son cachot et le tue à l’aide d’un clou. L’évasion réussit. De nouveau, Vassili se met au rang des combattants.
Le 22 juillet 1944, Porik est arrêté pour la deuxième fois par la gestapo et fusillé le même jour. Porik remplaçait le chef de la Compagnie des Partisans soviétiques. Malgré toutes les tortures qu’il subit il ne dit rien aux tortionnaires fascistes.
[...]
Marc Slobodinski
Le 10 juin 1944, alors que l’insurrection nationale se développe et que la lutte armée contre les occupants hitlériens se renforce, Slobodinski est affecté dans le Pas-de-Calais par une décision du Comité Central des Prisonniers de Guerre soviétiques à Paris, pour coordonner avec les F.F.I. les actions armées des partisans soviétiques.
Au début de juillet 1944, Marc Slobodinski crée un état-major et un commandement du bataillon auquel il donne le nom de « Staline ».
Composition de l’État-Major de Marc Slobodinski :
Marc Slobodinski . . . . . . chef du bataillon
Vassili Porik . . . . . . . . . . . chef adjoint
Vassil Adoniev . . . . . . . . . chef adjoint
Iossif Kalinytechenko . . chef adjoint
Boris Cha[p]ine . . . . . . . . responsable des cadres
Piotr Lyssitzyne . . . . . . . liaisons extérieures
[...]